Les changements climatiques représentent un défi majeur pour notre avenir. Face à cet enjeu, lutter contre la déforestation, limiter la destruction d’habitats naturels est primordial. Dans cette même veine, planter des arbres est une action simple, mais puissante, à la portée de tous les citoyens.
Mais pour que ce geste soit pérenne, on ne plante pas n’importe quel arbre, n’importe où et n’importe comment.
Pourquoi les arbres peuvent-ils tant nous aider dans la lutte aux changements climatiques?
Ce que les arbres font pour nous
Les arbres nous rendent une panoplie de services qui ont un impact favorable sur l’environnement et le climat.
Absorption du CO2
On sait que le CO2 est un des gaz responsables de l’effet de serre et de la hausse des températures sur Terre. Par la photosynthèse, les arbres ont la capacité d’absorber du CO2 en grande quantité.
Ils contribuent ainsi à réduire l’impact des émissions de ce gaz par les activités humaines. Nous y reviendrons plus loin.
Régulation de la température
Grâce à leurs feuilles, les arbres bloquent le rayonnement solaire et créent de l’ombre. Aussi, ils génèrent de l’humidité en transpirant, ce qui offre une climatisation naturelle.
Ils sont donc un élément important en ville pour diminuer les îlots de chaleur.
Amélioration de la qualité de l’air
Les arbres agissent comme un filtre à air : non seulement ils filtrent le vent et les poussières, mais ils peuvent fixer certains polluants et métaux lourds.
Amélioration de la qualité de l’eau
Leurs racines filtrent les polluants de l’eau et stabilisent les sols. Ils empêchent ainsi les sédiments et contaminants de se déverser dans les cours d’eau.
En absorbant l’eau de pluie, ils diminuent les risques d’inondation et ils contribuent à la recharge des nappes phréatiques.
Biodiversité
Les arbres sont des piliers de la biodiversité, offrant habitat, nourriture et protection à une multitude d'espèces animales et végétales.
Comprendre la séquestration du CO2 par les arbres
Les arbres sont de fabuleuses fabriques de sucre grâce à une réaction qui se produit dans leurs cellules : la photosynthèse.
En présence de lumière, ils utilisent l’eau et le CO2 qu’ils transforment en sucre et en oxygène. Le sucre produit, le glucose, est une molécule contenant du carbone).
Image : Illustration de la photosynthèse : la plante en présence de lumière capte l’eau par ses racines et le gaz carbonique par ses feuilles. Puis elle les transforme en oxygène et en sucre (C6H12O6).
Et c’est là qu’apparait la puissance de l’arbre comme solution au gaz carbonique en trop dans l’atmosphère. Imaginez! Un arbre sain, en pleine croissance, retire le CO2 de l’atmosphère et il l’entrepose dans son tronc, ses branches, ses racines et le sol.
Le carbone est ainsi séquestré dans l’arbre jusqu’à sa mort. Puis, le bois se décomposera. Les molécules organiques le transformeront en gaz carbonique qui sera ainsi retourné vers l’atmosphère. Rien ne se perd, rien ne se crée, comme dans le dicton.
La beauté d’une forêt, c’est que les jeunes arbres en formation remplacent les vieux arbres qui meurent. À l’échelle de la forêt, il y a donc davantage de carbone qui est capté qu’il y en a de libéré vers l’atmosphère.
Alors, voilà toute l’importance de préserver la forêt. Et voilà aussi tout le sens de choisir le bon arbre, au bon endroit et de s’en occuper de la bonne façon sur nos terrains résidentiels. Plus il sera en santé et vigoureux, plus sa vie sera longue, et plus il sera un agent de séquestration de carbone.
Quelles sont les meilleures espèces d’arbres pour lutter contre les changements climatiques?
D’abord, informez-vous auprès de votre municipalité d’abord. Plusieurs municipalités du Québec ont établi une liste d’arbres adaptés pour leur territoire. Certaines offrent même des subventions spécifiques à la plantation d’arbres.
Des arbres adaptés à leur environnement
Nous vous suggérons de consulter également cet article qui vous guidera pour votre sélection d’arbres en fonction de votre situation. Un arbre adapté pour l’environnement où on le plante a toutes les chances de bien croître, sans maladies, et de vous faire profiter de ses avantages.
D’autres critères s’ajoutent dans votre choix pour maximiser les bénéfices qu’ils vous apportent :
Des arbres à croissance rapide
Les arbres à croissance rapide et à grand déploiement sont à privilégier, car ils ont un meilleur taux d’absorption du dioxyde de carbone. Les peupliers et les saules en sont de bons exemples.
Des arbres de grande longévité :
Pour une solution durable, choisissez des arbres de longue vie. Ainsi, cela contribue à la séquestration du carbone à très long terme. Un exemple d’arbre à longue durée de vie: les chênes.
Des arbres résilients
Choisir des espèces d’arbres capables de s’adapter à diverses conditions climatiques est judicieux. Leur résistance contribue à la stabilité de la captation de carbone dans le temps. Parmi les caractéristiques à considérer dans le choix d’arbres résilients, notons:
- la tolérance aux chaleurs d’été et à la sécheresse;
- la tolérance aux grands vents et au verglas;
- la tolérance aux redoux l’hiver et aux froids intenses;
- la tolérance aux inondations.
Exemples d’arbres qui se démarquent par leur longévité et leur résilience :
Au Québec, plusieurs espèces d'arbres sont reconnues pour leur longévité exceptionnelle. Voici quelques exemples d'espèces indigènes qui peuvent vivre plusieurs dizaines d’années, voire quelques siècles:
- Épinette blanche (Picea glauca) : Bien adaptée aux climats froids, l'épinette blanche peut vivre jusqu'à 300 ans. Elle est fréquemment utilisée dans les programmes de reforestation.
- Pin blanc (Pinus strobus) : Le pin blanc est l'un des arbres les plus haut et les plus anciens de l'est de l'Amérique du Nord, pouvant atteindre plus de 400 ans.
- Cèdre blanc de l'Est (Thuja occidentalis) : Aussi connu sous le nom de thuya occidental, ce cèdre peut vivre jusqu'à 800 ans.
- Chêne rouge (Quercus rubra) : Le chêne rouge est un arbre robuste et majestueux qui peut vivre jusqu'à 500 ans. Il est apprécié pour son bois et sa valeur écologique.
- Bouleau jaune (Betula alleghaniensis) : Également appelé bouleau de l'est, il peut vivre jusqu'à 300 ans. Son bois est très prisé pour la fabrication de meubles et de planchers.
- Févier d’Amérique (Gleditsia triacanthos) : La longévité du févier varie généralement entre 120 et 150 ans. Il est apprécié pour sa croissance rapide et sa capacité à tolérer diverses conditions de sol et de climat, bien qu'il préfère les sols humides et bien drainés.
- Charme de Caroline (Carpinus caroliniana) : C’est un arbre qui peut vivre jusqu'à environ 100 à 150 ans. Il est apprécié pour sa capacité d'adaptation et sa résistance, pouvant prospérer dans une variété de conditions de sol et d'environnements, bien qu'il préfère lui aussi les sols humides et bien drainés.
Quel est le meilleur format d’arbre?
Sur le marché du détail et du gros, les arbres sont offerts en différents formats :
- Les arbres de gros calibres vendus en mottes (200 cm et plus de hauteur)
- Les arbres en pots (150 à 200 cm de hauteur)
- Les arbres de petits formats (ou de type forestier)
Chacun de ces formats offre ses avantages, mais dans le cas présent, les arbres de petits formats sont conseillés.
Avantages des arbres de petit format
- Ils se remettent plus rapidement du stress que représente la transplantation, donc le taux de réussite est meilleur.
- La reprise est plus vigoureuse et la croissance des premières années est plus rapide. Éventuellement, ils auront rattrapé le retard sur les arbres de gros calibres.
- Comme ils sont plus vigoureux, avec une meilleure croissance, la séquestration de carbone est plus grande.
- Ils sont largement plus économiques à l’achat.
- Ils sont moins coûteux à transporter.
- Ils sont beaucoup plus faciles à transplanter par soi-même.
Des projets inspirants de plantation d’arbres au Québec
La préservation des habitats naturels est cruciale pour maintenir la biodiversité et les services écosystémiques, comme la purification de l'air et la régulation du climat.
En milieu urbain, planter des arbres contribue significativement à ces efforts. Les arbres en ville améliorent la qualité de l'air, réduisent les îlots de chaleur et offrent des refuges pour la faune.
Plusieurs villes du Québec se sont d’ailleurs déjà engagées dans des projets inspirants de plantation dont Montréal qui prévoit planter 500 000 arbres d’ici 2030 et Québec qui prévoit la plantation de 130 000 arbres.
Mais n’oublions pas que chaque arbre planté par les résidents aide aussi à restaurer des connexions écologiques essentielles, favorisant un environnement urbain plus sain et plus résilient. Ainsi, l'action individuelle en faveur de la plantation d'arbres devient un levier puissant pour le bien-être collectif et la santé environnementale.
« Le meilleur moment pour planter un arbre était il y a 20 ans. Le deuxième meilleur moment, c'est maintenant. »
- Proverbe chinois