L'importance des bassins versants pour des lacs en santé!
Le bassin versant est un vaste territoire qui entoure un lac, il s’étend partout où la pente naturelle du terrain se dirige, directement ou indirectement vers le lac. Ce territoire peut couvrir une superficie considérable et présenter des pentes plus ou moins accentuées ; dans tous les cas cependant, le bassin versant agit à la façon d’un immense entonnoir dont le goulot d’aboutissement demeure le lac.
Plusieurs mesures de protections peuvent être envisagées pour contribuer efficacement à la protection de la qualité des lacs :
- Il est une mesure … qui ne coûte, pour ainsi dire, rien, mais qui a largement fait ses preuves pour donner des résultats très significatifs à plusieurs égards.
- Il s’agit de la conservation des arbres et de la végétation, partout sur le territoire, en particulier dans les forêts matures et aux abords des lacs et cours d’eau, où la végétation devrait être reconstituée si elle a été détruite.
- Les normes minimales d’aménagement autour des plans d’eau exigent que la végétation soit intégralement conservée sur une bande de dix à quinze mètres de la ligne des hautes eaux.
- Cela doit s’appliquer aussi bien aux lacs et rivières qu’aux autres cours d’eau plus modestes, comme les ruisseaux, qui sont des canaux privilégiés pour le transport de l’eau de ruissellement vers les lacs qui constituent inévitablement leur lieu d’aboutissement.
- Tous ces plans d’eau doivent être protégés contre l’apport de substances dissoutes ou en suspension contenues dans les eaux de ruissellement;
- Le moyen naturel le plus efficace d’y parvenir est de conserver une bande de végétation suffisante pour assurer une capacité de retenue et de filtration du ruissellement capable de libérer l’eau des substances nutritives qu’elle peut contenir. Ainsi protégée par une végétation suffisante, l’eau de ruissellement, avant d’atteindre le lac, sera débarrassée des substances gênantes qu’elle a pu capter sur son passage, partout sur le territoire du bassin versant.
Pour vous convaincre de l'importance de contrôler l'apport de nutriments par ruisellement dans les lacs, on peut évoquer la sérieuse problématique des cyanobactéries qui a sévi au Québec en 2006.
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[…] l’on s’accorde généralement pour croire que la prolifération de cette bactérie, naturellement présente dans tous les milieux aquatiques, nécessite l’apport de nutriment en grande quantité, en particulier de l’azote et du phosphore.
- On estime aussi que le développement exponentiel observé de ces microorganismes se trouve favorisé par une température élevée, une eau calme et un rayonnement solaire intense.
- Ces conditions météorologiques ont souvent prévalues pendant la saison estivale 2006. Mais, la présence de grande quantité de nutriment ne s’explique pas exclusivement par des apports anthropiques, surtout pour certains lacs touchés qui ne sont pas ou que très peu développés.
- Une des hypothèses pour expliquer le nombre élevé de cas de prolifération bactériennes un peu partout sur le territoire l’été dernier tend à relier le phénomène aux nombreuses et fortes pluies qui se sont abattues pendant cette période estivale. Cette pluie abondante a généré un taux de ruissellement exceptionnel qui a entraîné le transport massif de nutriments puisés à la surface du sol vers les lacs qui en sont devenus surchargés.
- En outre, cette eau de ruissellement, plutôt chaude, est demeurée en surface, en vertu de la stratification thermique qui se produit dans les lacs pendant l’été, là où ces nutriments deviennent immédiatement disponibles pour soutenir une croissance exagérée des cyanobactéries présentes dans le milieu.
- Ainsi, en vertu de cette hypothèse, le ruissellement mal contrôlé pourrait être le principal facteur responsable de l’éclosion de cyanobactéries observée dans de nombreux lacs au Québec en 2006.
C’est donc dire que pour un lac dont le bassin versant se trouve dégarni de ses arbres et de sa végétation, en particulier dans la zone riveraine, on peut postuler que le risque de perturbation par des cyanobactéries s’en trouve très considérablement augmenté, avec tous les problèmes et inconvénients majeurs que cette situation peut comporter.
Source : Eau Secours
Au Québec, plus de 92 000 arbres ont été plantés cette année dans les versants des plans d'eau. « En 2008 et 2009, deux millions d'arbres et d'arbustes seront mis en terre. Les résultats se feront attendre sur plusieurs années, de 5 à 10 ans », précise Nicolas Hamelin, du Regroupement des conseils de bassins versants du Québec.
Source : Bas Saint-Laurent