La zone de rusticité de sa région: une donnée essentielle à connaître
La rusticité des végétaux fait référence à leur capacité de résister au froid. Les plantes n’ont donc pas toute la même résistance face à l’hiver.
Certaines, dites annuelles, comme la plupart des plantes potagères, mourront dès le premier gel d’automne. D’autres, comme les plantes vivaces, les arbres et les arbustes, ont développé certains mécanismes d’adaptation qui leur permettent de survivre au froid…jusqu’à un certain point. Ce niveau de rusticité est propre à chaque espèce. Ainsi, les espèces d’arbres adaptés pour Montréal risquent fort de mourir après un seul hiver à Val d’or.
On définit les zones de rusticités comme étant des endroits où les conditions climatiques permettent à des espèces végétales de vivre. Alors, quand vient le temps de faire le choix du meilleur arbre pour son emplacement, il est essentiel pour le jardinier et l’horticulteur de connaître la zone de rusticité de sa région. C’est d’autant plus important qu’au Québec, les hivers peuvent être rudes.
La carte des zones de rusticité : comment fonctionne-t-elle?
Ressources naturelles Canada publie une carte de rusticité qui permet de savoir quelles espèces végétales peuvent pousser dans les différentes régions du pays. La carte divise le territoire en différentes zones de 0 à 9. Chaque zone a été déterminée en prenant en compte diverses données climatiques telles que : la température minimale, le nombre de jours sans gel, les précipitations et le couvert de neige, les vents, etc.
Si on se concentre uniquement sur le Québec, les zones vont de 0 (là où c’est si froid que presque rien ne peut pousser) à 6 (là où l’hiver est théoriquement le plus clément dans la province). Chaque zone est ensuite divisée en deux : la sous-zone « a » (plus froide) et la sous-zone « b » (plus chaude). Par exemple : Si vous habitez en zone 4a, les conditions y sont estimées un peu plus froides que dans la zone voisine 4b.
Identifier votre zone de rusticité
Pour identifier la zone de rusticité de votre région, vous pouvez consulter la carte interactive officielle des zones de rusticité des plantes au Canada. Ou, si vous voulez connaître plus précisément la zone attribuée à votre municipalité, il existe cet autre outil en ligne développé par le gouvernement du Canada.
Sachez par contre que Ressources naturelles Canada indique que les informations sur la rusticité des plantes sont générales et le fruit d’estimations. La carte doit être utilisée à titre indicatif seulement. La précision serait en réalité de plus ou moins deux zones. Et bien sûr, elle ne peut pas tenir compte des fluctuations annuelles du climat ou des variations locales. Par exemple : Vous habitez une zone indiquée 4a sur la carte? Selon les années, ou selon l’emplacement de votre terrain, en réalité vous pourriez être en zone 5a, ou à l’inverse en zone 3b.
Êtes-vous situé dans un microclimat?
Après avoir identifié la zone de rusticité de votre région à l’aide des outils de Ressources naturelles Canada, évaluez si vous êtes en conditions favorables ou défavorables par rapport à votre région. Ces quelques critères peuvent vous aider à considérer si vous habitez un microclimat:
-
- Le relief
- L’épaisseur de la couverture de neige
- La proximité d’une haie brise-vent, d’une forêt ou d’une large étendue d’eau
- La présence de bâtiments ou d’une clôture
- Au printemps, est-ce que le sol dégèle plus vite ou moins vite à l’emplacement prévu pour votre plantation?
Si vous êtes situé dans un microclimat favorable, votre zone de rusticité peut être supérieure à la zone indiquée sur la carte.
Conseils pour choisir des arbres et des arbustes adaptés à votre zone de rusticité
Les plantes rustiques sont classées selon la zone la plus froide où elles peuvent survivre. Par conséquent, un arbre de zone 4 ne survivra pas en zone 3. On plante donc des arbres de zone égale ou inférieure à celle où on souhaite les planter. Par exemple : à Shawinigan (4a), on plante des arbres de zone 4a, 3, 2 ou 1.Quelques conseils :
- La zone de rusticité qu’on attribue aux plantes n’est pas une donnée toujours fiable. Au besoin, confirmez l’information auprès d’autres jardiniers de votre entourage.
- Dans le doute, il est même conseillé de considérer une zone légèrement inférieure à celle trouvée sur la carte officielle. Cela évite de mauvaises surprises. Exemple, vous habitez en zone 4a? Choisissez surtout des arbres de zone 3b, 3a, 2b etc.
Finalement, regardez bien l’information donnée par votre fournisseur d’arbres et d’arbustes à propos de la plante que vous convoitez. Normalement, la zone de rusticité est indiquée sur son étiquette ou sur sa fiche Web.
Tableau des zones de rusticité des arbres et des arbustes
Zone |
Description |
Sous-zone |
Villes |
Arbres et arbustes |
1 |
Dans le Nord, où les conditions sont extrêmement froides, les hivers longs et très rigoureux |
1a |
Baie-James |
|
1b |
Chibougamau |
Saule laurier |
||
2 |
Parties nordiques aux hivers très froids, mais avec une saison de croissance plus longue |
2a |
Rouyn-Noranda |
|
2b |
Dolbeau |
|||
3 |
Régions aux hivers froids, avec une saison de croissance viable pour un plus large éventail de plantes |
3a |
Chicoutimi |
|
3b |
Mont-Laurier |
|||
4 |
Parties du sud du Québec, avec des conditions hivernales plus tempérées |
4a |
Shawinigan |
|
4b |
Québec |
|||
5 |
Zone aux hivers modérés, avec une saison de croissance relativement longues |
5a |
Gatineau, Sherbrooke |
|
5b |
Laval |
Tulipier de Virginie Platane occidental |
||
6 |
Zone située au sud-ouest, là où l'hiver est le plus clément pour le Québec |
6a |
Montréal, Longueuil |
Copalme d'Amérique |
Impact des changements climatiques sur les zones de rusticité
Depuis la première édition de la carte officielle des zones de rusticité des plantes au Canada, publiée dans les années 1960, il y a eu des mises à jour pour tenir compte de l’évolution du climat. Ainsi, Montréal, qui était en zone 5b dans la carte 1960-1990, est passée en zone 6a dans la dernière édition de 1981-2010.
Toutefois, comme les changements climatiques se produisent à une vitesse accélérée, il est difficile pour Ressources naturelles Canada de prévoir comment les plantes rustiques sont en mesure de s’adapter aussi rapidement aux nouvelles conditions plus chaudes et parfois plus extrêmes. Pour le moment, plusieurs horticulteurs préfèrent rester prudents et continuer d’utiliser la carte de rusticité de 1961-1990.